REER: Tout ce que vous devez savoir!

Le REER est un des outils de retraite les plus avantageux à disposition des Canadiens, car il permet de reporter de l’impôt, et de faire croitre ses placements à l’abri de l’impôt.

Chaque année, votre revenu annuel admissible vous donne droit de cotiser 18% de ce dernier durant l’année qui suit. Les revenus admissibles sont:

• Les revenus d’employés (votre T4)
• Les revenus des travailleurs autonomes
• Les revenus locatifs

Ex: si votre revenu brut pour 2020 est de 100 000$, vous aurez droit de cotiser 18 000$ dans vos REER en 2021. Cependant, il y a des plafonds de cotisations annuels. En 2022, l’ARC a fixé cette limite à 29 210$ et elle tolère un dépassement de 2 000$. Ce dépassement ne peut être déduit de votre revenu imposable. Si vous contribuez à un régime de participation différée aux bénéfices (RPDB), votre espace REER sera réduit proportionnellement à ces contributions.

Les cotisations au REER peuvent être déduites de votre revenue imposable durant l’année en cours ou une année future. Vous n’êtes pas obligé de déduire la totalité de vos cotisations REER durant l’année courante. Ce détail est très important, car il vous permet d’optimiser votre fiscalité.

Le scénario typique est en cas de promotion à venir. Votre nouvelle fonction vous permet d’augmenter votre salaire et de changer de palier d’imposition. Il est alors dans votre intérêt de déduire une partie de vos cotisations REER l’année suivante afin de réduire votre revenu imposable.

Les REER sont des comptes qui permettent de différer de l’impôt. Ils permettent de reporter l’impôt sur le revenu en utilisant des déductions REER pour réduire votre salaire imposable. Au moment du décaissement, les retraits seront rajoutés à votre revenu imposable de l’année en cours. Et à 71 ans, votre compte REER devra être converti en Fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) ou des retraits taxables seront obligatoires.

Il y a cependant quelques cas ou les retraits REER ne seront pas imposés:

• Le Régime d’Accession à la Propriété (RAP): Ce régime permet aux personnes désirant acquérir une résidence principale pour la première fois de retirer 35 000$ de leurs REER. Ce retrait devra par contre être remboursé sur une période de 15 ans à partir de la deuxième année du retrait.

• Le Régime d’encouragement à l’éducation permanente (REEP): Similaire au RAP, il permet de retirer 10 000$ par an pour un total de 20 000$ pour étudier. Il doit quant à lui être remboursé sur une période de 10 ans.

Ces programmes ont beau être disponibles, ils n’en demeurent pas moins des solutions de dépannage, car un des avantages du REER est de permettre à votre argent de générer du rendement à l’abri de l’impôt sur le long terme. Le facteur “temps” est donc important. Faire un retrait pareil réduirait votre spectre de rendement de manière considérable. L’achat d’une maison et le retour aux études, étant des évènements de la vie qui demeurent assez prévisibles, il est recommandé, autant que possible, de planifier leur financement en épargnant dans un compte autre que le REER.

Revoyons maintenant quelques légendes urbaines concernant le REER:

Il n’y a pas de pénalités à payer quand on retire de son compte REER, et ce, quel que soit l’âge ou la situation professionnelle (employé, retraité etc..). Cependant, les retraits REER seront imposés à hauteur de 30%, excepté au Québec, par l’institution qui gère vos REER. Au moment de fournir votre déclaration d’impôts, vous devrez soit payer ou recevoir de l’impôt dépendamment de votre Taux Effectif Marginal d’Imposition.

Jusqu’ici, on ne parle pas de pénalités, on parle d’un impôt différé. Le seul point pénalisant est que l’espace REER que vous retirez, ne reviendra plus jamais. La perte d’espace REER à cause d’un retrait hâtif n’est pas très bénéfique pour votre santé financière à terme. Il faudrait donc y réfléchir à deux fois avant de toucher cet argent.

Un compte REER n’est qu’un compte, il ne représente pas un investissement. L’argent disponible dans ce compte doit être investi afin de croitre à l’abri de l’impôt. On peut acheter des actions, des obligations, etc. cependant, le choix d’investissement doit être judicieux afin de ne pas perdre ses placements. Pour mitiger ce risque, j’investis personnellement dans des fonds indiciels à faible cout. Évitant ainsi d’acheter des actions particulières et essuyer des pertes. Un tel scenario serait en effet doublement néfaste, car en plus de perdre son argent, on perd également son espace REER.

Je recommande vivement les FNB de Vanguard Canada ou iShares, car ils permettent d’avoir un portefeuille équilibré avant et après taxe. À titre d’exemple, j’investis mes placements REER dans des FNB de Vanguard appelés VGRO et XEQT. Il comporte 20% d’obligations et 80% d’actions. La répartition d’actifs avant et après impôts est gérée par Vanguard.

Le CELI est meilleur que le REER. Vrai et faux. Tout dépend de votre situation. Si votre taux marginal d’imposition sera moins important lors des retraits de vos REER, alors le REER doit être priorisé. Inversement, si votre TMI est plus important lors de vos retraits REER, alors le CELI serait plus adéquat.

Pour comprendre cela, considérons le tableau ci-dessous. On considère un taux d’imposition de 30% et un rendement annuel de 7%. Si on investit 100$ dans un compte REER et 70$ dans un compte CELI (après impôt) pendant 25 ans, on finit par avoir 542,74$ dans le REER et 379,92$ dans le CELI.

Au moment de retirer les REER, si le même taux d’imposition est appliqué, on aboutit exactement au même montant: 542,74$ – 30% =379,92$. Les deux placements ont donc évolué à l’abri de l’impôt.

En Conclusion:

Le REER est un véhicule financier très intéressant. Il contribue grandement à bâtir votre patrimoine et assure un avenir financier serein. Le plus longtemps vous êtes investis dans ce compte le mieux c’est. Il vous revient alors de planifier vos placements en fonction de votre situation familiale et professionnelle tout au long de votre vie.